• L'instrument

     

    HISTOIRE

    La légende raconte : « un tatou voulait chanter dans mes bras, c'est pourquoi il s'est transformé en charango... ».

     L'instrument

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'histoire, quant à elle, fait naître le charango vers la fin du XVIe siècle, pour les uns, aux alentours de la ville minière de Potosi (1), alors la plus grande ville du continent sud-américain, avec ses 160 000 habitants, pour les autres, au Pérou.

    (1) Actuellement en Bolivie.

    ÉTYMOLOGIE

    Sur l'origine du nom charango, il existe plusieurs hypothèses, et celle du Maître musicien bolivien (et luthier) Florindo Alvis semble la plus proche de la réalité culturelle et linguistique : « le mot vient de la façon de gratter l'instrument, les doigts légèrement entrouverts, ce qui était déjà la position de la main du joueur de vihuela. Cette façon de jouer s'appelle en quechua ch'aray et de quelqu'un qui gratte bien son instrument, on dit avec admiration : "sumaj ch'ajranku". L'indien Queshwa ne prononce pas charango, mais ch'ajranku, et charango en serait une déformation ».

    Autre hypothèse : le charango tirerait son nom du mot Qechwa(1) "CHAJWAKU", qui signifie : "remuant", "allègre", "bavard", ou, peut-être, de l'espagnol "CHARANGA", qui désigne la musique d'instruments métalliques, dans le sens de "bruyante", "trop sonore", "agitée", ou encore, de "CHARANGUERO", pour "maladroit", "grossier", "faux", "imparfait", "irritant".

    On ignore cependant quels mots ont produit ou influencé les autres…

    (1) Langue "Indienne" autochtone, la plus parlée de nos jours encore dans les Andes.

    ORIGINE

    On raconte que, lorsque les Jésuites furent expulsés d’Amérique du Sud par la couronne d’Espagne, en 1767, ils la quittèrent en emportant leurs instruments de musique. Les indiens auraient alors adapté la "VIHUELA DE MANO", instrument espagnol dont l'usage fut à son apogée - dans son pays d'origine - vers le XVIème siècle (un ancêtre de la guitare) avec les moyens du bord : une carapace de tatou (kirkincho en quechua) devenant alors la caisse de l’instrument, cinq paires de cordes et les caractéristiques générales. On l’appelera désormais le charango…

     

     

    DISPERSION

    On trouve le charango sous différentes appellations, formes, et matières dans toutes les Andes Blanches, du sud de l'Equateur et tout au long de la Cordilleredes Andes, au Pérou et en Bolivie, jusqu’au nord de l'Argentine, et, sporadiquement, sur la planète entière et dans une très grande majorité de pays : Japon, France, Allemagne, USA, etc.

    Au Pérou, il est surtout fabriqué et joué dans les provinces de Junin, Jauja, Huancavelica, Apurimac,  Ayacucho, Cuzco, et Puno, c'est-à-dire essentiellement dans la Sierra(la montagne) et aux alentours du lac Titicaca.

    En Argentine, c'est dans les provinces montagneuses du nord, Jujuy et Salta, qu'on le rencontre.

    Au nord du Chili, ainsi qu'au sud de l'Equateur, il est moins fréquent d'en trouver... sauf dans les groupes de musique.

    DESCRIPTION

    Dans le classement organologique des instruments établi par Eric von Hornbostel et Curt Sachs en 1914, le charango figure dans la catégorie des CORDOPHONES, sous-groupe des Luths, à cordes pincées et brossées.

    Un charango est constitué, de haut en bas, de TROIS parties :

     le  CHEVILLIER, où les cordes sont tendues pour être accordées

     

    le  MANCHE, qui permet la modulation par l'appui des doigts sur les cordes

     

     

    et la CAISSE DE RÉSONANCE, destinée à amplifier les sons produits.

     

    TAILLES

    Il existe des charangos de toutes tailles, entre 35 cm tout compris et plus d'un mètre cinquante... Seuls les moyens disponibles, l'habileté et l'imagination des artisans constituent les limites de la créativité en ce domaine.

     

     

    Néanmoins, l'usage musical a privilégié TROIS tailles compatibles et complémentaires

     

    1/ le "CHARANGUITO", ou "maulincho", d'environ 40 cm, généralement accordé en SI m, en DO m, ou en MI m (1)

     

    2/ le "CHARANGO" de taille moyenne, 55 cm, dit aussi "mediano", le plus utilisé, généralement accordé en SOL m ou en LA m (1).

     

    3/ le "CHARANGON", ou "ronrocco", qui dépasse parfois 60 cm et qu'on accorde le plus souvent en MI m ou en RE m  

    Voir plus loin les notions d'accord de l'instrument.

     

    FORMES

    Toutes sortes de formes peuvent convenir à l'usage musical, néanmoins, celles-ci affectent les caractéristiques et les performances sonores de l’instrument de telle manière qu'une oreille exercée choisit presque toujours une forme géométrique particulière, symétrique selon l'axe longitudinal dudit instrument.

    À présent, la forme la plus répandue, parce que la plus profitable musicalement, est celle dite " en  8 ", ou "classique", en forme de petite guitare classique.

     

    MATÉRIAUX

    Les matériaux les plus divers et variés ont été employés pour fabriquer des charangos.

    Parmi les matériaux naturels, le bois est, de très loin, le plus répandu, le plus stable et le plus utilisé. Sculpté, avec ou sans motifs décoratifs, en lattes laminées et collées, ou assemblé en forme de minuscule guitare, le charango tient le haut du pavé. Viennent ensuite les matières animales, avec, notamment, le célèbre tatou, dont la carapace devient caisse de résonance. La tortue offre aussi sa carapace, le condor son bréchet, ou son cuir comme le bœuf, qui, en plus, donne ses cornes.

    Le métal domine parmi les matériaux industriels, ainsi que les résines dans les matériaux synthétiques.

    On trouve aussi des instruments hybridés avec le charango, tels que la guitare (charanguitare), la kéna (kénacharango), les zampoñas et d'autres, relevant plus d'une créativité débordante, d’un essai exotique ou de la fantaisie et de l’humour de son fabriquant plutôt que d'un souci d’adaptation pratique ou de la recherche de qualités musicales accrues...

    Des essais de sonorisation et d'amplification ont été tentés, avec plus ou moins d’intérêt et de succès... Il reste qu'on peut apposer un micro sur la caisse du charango - ou adapter un micro interne - et obtenir une assez bonne amplification, selon la qualité de l'instrument, celle de son insertion sur ou dans l’instrument, et celle du matériel électroacoustique utilisé.

    LES CORDES

    A ses débuts, le charango était monté de cordes faites de tendons du cou de la vigogne (1). Actuellement, il est tendu de cordes de nylon ou d'acier et, quelquefois, de ces deux types de cordes sur le même instrument.

    (1) Espèce de petit LAMA, comme l’ALPACA, dont la laine est très appréciée.

    À l'apparition des instruments à cordes (+ ou – 2 000 ans avant notre ère ?), ces dernières étaient faites de tendons d'animaux.

    Au XVIIème siècle, la "chitarra battante" italienne était montée de cordes métalliques.

    C'est en 1902 qu'Orville Gibson commercialisa des cordes d'acier aux États-Unis, suivi vingt ans plus tard par le fabricant Martin.

    Les cordes de nylon, quant à elles, font leur apparition en 1947, toujours aux États-Unis, sous la marque du fabricant new-yorkais Albert Augustine, qui se fit aider pour leur réalisation  par le célèbre guitariste espagnol Andrès Segovia.

    Le choix des cordes influe considérablement sur la qualité et la puissance du son, qui est ainsi conditionné de manière très variable : c’est pourquoi leur matière et leurs calibres doivent être choisis avec grand soin.

    Les cordes d'acier ont un tirant - c’est-à-dire une force de tension, une résistance -  nettement supérieur à celui des cordes de nylon ; il faut donc être sûr de la capacité du charango à soutenir cette considérable tension sans se déformer (s'incurver ou se "gauchir", c'est-à-dire, se vriller) ou même se casser, et ce avant leur montage.

    Une corde de nylon produit, lorsqu'on la joue, de trois à dix harmoniques(2) ; une corde d'acier en produit entre trente et quarante ; c'est un vibrateur fidèle, mais quelquefois, la rencontre des harmoniques produit des dissonances très perceptibles, ce qui fait souvent dire que le son de la corde de nylon est plus pur... A chacun d’écouter... et de choisir !

    (2) Voir à Harmoniques, dans le chapitre consacré à la musique.

    La durée de vie d'une corde est fonction de l'usage qu'on en fait : il faut les changer dès qu'elles donnent des signes d'usure ou de vieillissement.

    Il arrive parfois que des cordes semblent casser spontanément, sans que le froid y soit pour rien : il faut alors rechercher les causes de la cassure du coté d'une usure prématurée par frottement excessif, ou par pression anormale, notamment au niveau des mécaniques, le bord du trou de la potence se révélant coupant, ou au sillet, dont les berceaux sont mal creusés. Une barrette dépassant en excès peut aussi être la cause de la cassure en question, ou encore l'attache défectueuse de la corde au chevalet. La rupture de la corde peut être due, enfin, à une malformation interne, imperceptible sans une grande habitude pour palper les cordes.

    Lorsqu'une corde "frise" – qu’elle produit une vibration parasite -, la cause peut être qu'elle frotte sur une ou plusieurs barrettes en même temps, ou que son berceau sur le sillet est mal calibré en profondeur, longueur, ou angle. Il se peut aussi qu'elle soit mal assujettie au chevalet : si la rupture des cordes est anormalement fréquente, ou que les cordes frisent et que vous restiez incapable d'en déceler la cause, consultez un luthier ou un ami déjà très expérimenté et prudent.

    Lorsqu'on monte des cordes neuves, il est normal qu'elles ne tiennent pas l'accord (c'est-à-dire qu'elles se désaccordent presque aussitôt sans raison apparente), il faut alors les sur-tendre un peu - momentanément, et avec tous les risques que cela comporte - ou attendre quelques jours qu'elles se soient habituées à leur nouvelle tension. Cet inconvénient est nettement plus sensible et fréquent avec des cordes de nylon.

    La tension et le calibre d'une corde de nylon étant différents de ceux d'une corde d'acier, la pression du doigt sur la touche sera nuancée en fonction de la nature et de la matière de la corde jouée : vous ne serez donc pas surpris, au début, lorsque jouant d'une corde double nylon-acier, celles-ci sonnent "juste faux"... cela passera à l'usage, et avec plus d'expérience.

    OÙ SE PROCURER DES CORDES DE CHARANGO

    Chez Paul Beuscher, Boulevard Beaumarchais, à Paris 75003 (Métro Bastille).

    Chez Bruno Dreux, luthier à Orléans, 28 rue dela Poterne       (Tél : 02 38 54 26 67).

    Presque chaque année, l’artisan-luthier-musicien bolivien René Gamboa Soria tient son stand à la Foire de Paris, aux Artisans du Monde, où il vend des jeux de cordes et des instruments de très haute qualité (fin Mars-début Avril).

    Les marques les plus répandues sont :

    Touro, Hispana, Medina Artigas, La Preferita, et Léonida

    Les jeux de cordes pour charango restant cependant rares et souvent chers dans le commerce, nous vous indiquons le moyen de ne pas dépenser outre mesure et d'être toujours équipé en cordes : il vous faut vous procurer du fil de pêche de nylon rectifié, dans un magasin de chasse et pêche...

    Avant de monter ce type de cordes, vérifiez cependant très attentivement qu’elles ne présentent pas de défaut de fabrication, en les faisant glisser doucement entre vos doigts... 

    Choisissez la couleur qui vous plaît : blanche, jaune, bleue, verte, noire, et sachez qu’il en existe de phosphorescentes…

    Voici le diamètre de ces cordes :

    SOL  :  70/100ème

    DO :  40/100ème

    MI Bourdon   :  un Mi de guitare

    MI Chanterelle   :  40/100ème

    LA  :  50/100ème

    MI Chanterelle :  40/100ème

    Les deux MI aigus, comme le MI aigu central - les deux chanterelles - sont, tout comme les deux DO, en 40/100ème.

    ANATOMIE DU CHARANGO

    Voici une partie importante à connaître, car nos indications liées à l'apprentissage technique de cet instrument prendront appui sur ces indications dessinnées et nommées...

     L'instrument

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    2 commentaires
  •   

    La musique est structurée et répond à des lois, ce qui permet d'énoncer des règles théoriques - générales ou particulières - utiles à la compréhension des mécanismes musicaux.

    Cependant, le "folklore"  (nom improprement donné à la musique populaire), comme d'autres formes musicales ou d'autres formes d'expression, appartient à un univers culturel codifié, possédant ses caractéristiques et ses structures typiquement ordonnées : nous avons donc sélectionné les règles musicales qui entrent dans ce cadre, et qui sont de nature à aider les débutants - ou les confirmés - dans leur évolution instrumentale, et seulement celles-là.

    Par ailleurs, la musique étant autre chose - et de très loin - que de la technique appliquée, nous avons cru bon d'insister sur ses caractéristiques transcendantes, que l'on appréhende difficilement ... et rarement.

    Si vous souhaitez apprendre à jouer du charango…

    S'il est vrai que le don pour la musique est inné, il n'en reste pas moins qu'une connaissance approfondie de la théorie permettra aux esprits les plus attentifs de progresser constamment, et même,  rapidement.

    En effet, à l'instar d'un ordinateur, le cerveau humain travaille sur des données : si rien n'y entre, rien n'en sortira.

    D'où l’intérêt d'écouter les autres parler ou jouer, de s'écouter et de jouer beaucoup soi-même, de s'instruire tant sur le plan pratique que sur le plan théorique, en bref, de se cultiver et de travailler assidûment : la créativité sera ainsi réveillée, tonifiée et enrichie...

    Grâce aux informations ici ordonnées, programmées et assemblée dans un constant souci pratique, nous pensons que le néophyte pourra efficacement canaliser son énergie créatrice, sans l'amoindrir et la banaliser, vers un objectif authentiquement musical…

    PROLÉGOMÈNES

    La musique est une expression d'essence universelle ; c'est l'organisation de la vibration. Ses structures en sont la forme extérieure, les sentiments qu'elle suscite en sont la forme intérieure. Si l'on sent ou l’on sait là où elle commence, on ne sait où elle finit...

    HISTOIRE, etc.

    Le début de l'Univers ne fut pas un "Big bang", comme le prétendent les astrophysiciens, mais un "Big sound", c'est-à-dire, non pas un bruit, mais un son originel fondamental, organisé, ordonné, et structuré !

    Ainsi, avant et au dessus du temps et de l'espace, il y a le beau et l'ordre…

    ÉTYMOLOGIE

    Issu du grec "Mousikè", le mot "musique" se décompose en "M", lettre emblème de la génération, de  OUS ou ASH  : principe, énergie, feu, et KE : dépendance, émanation, rapport, relation.

    En sanscrit M = origine, et AS = Un, Absolu. En latin, MOS = manière d'être. Les Grecs ont donné le prénom d'Eutèrpe à la Muse des artistes musiciens, qui est la première d'entre les neufs sœurs de la mythologie que sont les Muses. Elle dispose de trois aides, qui sont : Mélétè (qui produit et génère), Aèdé (qui idéalise et rend compréhensible), et Mnémé (qui désigne et conserve).

    QUELQUES OPINIONS SUR LA MUSIQUE

    Pythagore dit de la musique qu'elle est "Megiston mathéma" : la connaissance suprême, car elle est la forme invisible mais sensible du nombre qui ordonne l’Univers, et que l'harmonie - qui est son principe et sa structure - est ce qui peut être appréhendé de plus haut par la conscience. Kung Fu Tzeu (Confucius) dit : « Pour être instruit en toutes choses, il faut étudier la musique en ses principes naturels ». Platon, le philosophe d'entre les philosophes, qui alla s’instruire en Egypte pendant treize ans, dit (La République, III) : « L'éducation musicale est souveraine parce que le rythme et l'harmonie ont, au plus haut point, le pouvoir de pénétrer dans l'âme et de la toucher fortement, apportant avec eux la grâce et la conférant ».

    « Mousa veut dire initiatrice, et a donné naissance à musique - l'art du son -, qui exprime les états d'âme et qui est produit par la vibration ou les ondes de l'élément air. Le son jouait un rôle prépondérant dans l'éducation initiatique » affirme Marcelle Senart (Le Zodiaque. Ed. traditionnelles. p.41).

    GÉNÉRALITÉS

    La musique est intrinsèquement constituée de TROIS éléments distincts. Deux d'entre eux sont antagonistes, complémentaires et indissociables : le SILENCE et le SON. Le troisième, qui les unit, est votre CONSCIENCE, c'est-à-dire vous.

    LE SILENCE

    Le silence est le support transcendant du son.

    Il préexiste, insécable, infini et éternel, absence et présence dans la conscience : on ne peut le représenter.

    Le silence est toujours relatif, son critère est l'audibilité : en d'autres termes, le silence n'est que la marque de notre incapacité à entendre le son en deçà et au delà de ce que peut déceler notre oreille.

    LE SON

    Le son est l'interprétation par le cerveau d'une VIBRATION mécanique et plastique de l'environnement aérien, captée puis transformée et transmise au cerveau par l'oreille.

    Le son musical est un bruit ordonné, organisé, structuré de manière complexe.

    Il est constitué de sons superposés dont le plus bas ou grave - et le plus audible d'entre eux - est appelé "son FONDAMENTAL", et les autres, qui lui sont superposés selon un ordre caractéristique, dits "sons HARMONIQUES".

    LA CONSCIENCE

    Le son, posé sur le silence, prend une valeur esthétique dès lors qu'il est perçu par une conscience qui l'évalue.

    Il est susceptible de déclencher une réaction psycho-physiologique subtile, qui s'inscrit dans la conscience comme une impression, une teinture, voire une empreinte.

    Dans tout processus sonore, on décèle TROIS étapes-clés, toujours ordonnées de la manière suivante :

    1/ CRÉATION / FABRICATION / ÉMISSION

    Mise en mouvement d'une membrane, d'une lame, ou d'une corde. Dans les instruments à vent, c'est une colonne d'air qui est mise en mouvement. La vibration ainsi créée pourra alors être modulée et amplifiée.

    2/ DIFFUSION / PROPAGATION / TRANSMISSION

    Le son se propage comme une onde, en raison directe de la densité et de l'élasticité du milieu qu'il franchit. Sa vitesse moyenne dans l'air est d'environ 330 m/ seconde.

    3/ RÉCEPTION / PERCEPTION / AUDITION

    L'oreille humaine perçoit, grâce aux tympans et aux cils vibratiles, entre + ou - 40 à 16 000 vibrations par secondes environ, transformées en impulsions bio-électriques et captées puis interprétées par le cerveau plusieurs milliers de fois par seconde et par oreille, en termes de puissance, fréquence et timbre (1). Le son est localisé par comparaisons.

    (1)               Voir ci-après.

     

    LE SON

    On caractérise et identifie le son grâce à TROIS paramètres, qui sont :

    L'INTENSITÉ

    (Puissance relative du son)                                   NUANCES

    C'est l'amplitude des vibrations dans un lieu donné.

    Son unité est le décibel. Au delà d'une intensité de 90 décibels, l'oreille peut être affectée dans son fonctionnement : aucun problème avec la musique Andine !

    LA FRÉQUENCE

    (Hauteur relative du son)                             MODULATIONS

    C'est la quantité de vibrations dans un temps donné.

    On utilise en général la référence dite le "LA 3", égal à 440 vibrations par seconde.

    Le LA sud-américain, datant du XVI° siècle, sonne plus grave, vers SOL # (sol dièse).

    LE TIMBRE

    (La "Couleur" spécifique du son)                             VARIÉTÉ

    C'est la composition harmonique du son, son caractère et ses spécificités, son identité.

    Un LA de flûte et de guitare sonnant à 440 Vib./Sec. à la même puissance se distinguent parfaitement l'un de l'autre par leur timbre personnel.

    *La durée d'un son constitue une variable supplémentaire d'identification.

    EN MUSIQUE, CHAQUE SON EST APPELE "UNE NOTE"

    DU SILENCE NAÎT LA MUSIQUE

    DANS LA CONSCIENCE

    À TRAVERS LES SONS

    La musique s'appréhende à travers TROIS aspects :

    LE RYTHME

    (Horizontalité, Existence-durée, Paléo-cortex)

    Il découpe le temps en tranches égales ou non. Il structure tous les éléments intervenants en musique. Il ordonne la succession des plans harmoniques en musique.

    LA MÉLODIE

    (Verticalité, Tempérament-modulation, Méso-cortex)

    Ensemble de notes modulées et découpées en rythmes conçu comme récitatif ou illustratif d'un état de la conscience. La capacité de faire naître un état de conscience analogue chez autrui est sa vocation.

    L'HARMONIE

    (Perspective, Sentiment-assemblage, Néo-cortex)

    Science des accords de sons conjoints, elle peut révéler d'autres manières de percevoir la mélodie et modifier totalement les émotions inscrites dans celle-ci.

          L'HARMONIE CONTIENT LA MÉLODIE ET LE RYTHME

    En musique, l'auditeur repère TROIS facteurs d'expression.

    LA COMPOSITION                                              CHOIX

    Création originale d'un thème qui va modifier le créateur et l'auditeur de manière subtile et quelquefois très profonde.

    C'est avant tout le choix et l'assemblage de structures et de sons caractéristiques d'un auteur.

    L'ARRANGEMENT                                       CONTRASTES

    L'arrangement est l’art et la manière d'habiller une mélodie afin de lui donner le genre et le style désiré : choix des timbres selon les harmonies, modification des ambiances et des intensités pour la mise en relief des éléments musicaux.

    L'EXÉCUTION                                           NUANCES

    Entièrement dépendante des aptitudes du musicien interprétant en temps réel, c’est-à-dire dans l’"ici et maintenant".

    C'est la touche finale, telle que l'auditeur la percevra. C'est la maîtrise des nuances rythmiques et des variations d'intensité expressives.

    L'EXÉCUTION COMPREND

    L'ARRANGEMENT  ET LA COMPOSITION

    Ces TROIS groupes de TROIS éléments, aspects, et facteurs, sont ORDONNÉS, STRUCTURÉS,  HIERARCHISÉS, en eux-mêmes, et par succession des groupes. Cependant, dans la musique, ces éléments, aspects et facteurs, se superposent et s’interpénètrent pour se réaliser dans la réalité.

    LA MUSIQUE EST L'ART DE S'EXPRIMER AVEC DES SONS SUR DU SILENCE

    L'ÉCRITURE DE LA MUSIQUE

    L'écriture musicale n'est pas indispensable à l'acquisition du sens musical ou à la maîtrise instrumentale (ainsi, le guitariste gitan Django Reinhardt ne sut jamais lire une note sur une partition, tout comme le guitariste et compositeur bolivien Alfredo Dominguez).

    Son objet est la mémorisation ordonnée et matérialisée de la musique (on voit mal, d'ailleurs, comment transmettre une symphonie par un autre moyen, écrit ou non).

    Qui dit écriture dit lecture, c'est-à-dire CONVENTION, et personne n'est tenu de savoir le code de la route pour apprendre à conduire...

    En effet, l'écriture musicale n'a pas plus de rapport avec la musique que l'écriture littéraire avec les éléments qu'elle décrit, de même que la carte n'est pas le terrain, la loi n'est pas la justice, le système n'est pas la méthode, et la théorie n'est pas la réalité...

    L’écriture musicale sert de vecteur d'information, d'intermédiaire pratique entre une réalité sensible et transcendante et une réalité concrète et tangible.

    Elle aide le compositeur à transmettre ses impressions à l'exécutant et, surtout, à l'auditeur en général.

    L'ÉCRITURE DE LA MUSIQUE AIDE À MÉMORISER ET TRANSMETTRE LA MUSIQUE.

    ELLE FACILITE L'ACCÈS À LA COMPRÉHENSION DES MÉCANISMES MUSICAUX.

    Dans cette méthode, nous n'utiliserons que la TABLATURE, pour des raisons de simplicité d'abord, et pour le fait que la musique populaire est jouée "à l'oreille", sans partition.

    Par ailleurs, ce type de musique ne nécessite pas une connaissance approfondie de la lecture de la musique et de l'harmonie.

    LE SOLFÈGE

    La notation internationale actuelle est issue de la notation par les lettres, utilisée en Angleterre dés le XV° siècle.

    IL N'Y A QUE SEPT NOMS DE NOTES DANS TOUTE LA MUSIQUE :

     C          D           E              F                G                A           B

    Do        Ré          Mi             Fa             Sol               La        Si

    *En Allemagne, le SI porte la lettre H, et le SI b (si bémol), la lettre B.

    (Vous pouvez déjà solfier le nom du compositeur Jean-Sébastien BACH :  Sib, La, Do, Si.)

    Au Xème siècle, le moine Hubald, originaire des Flandres, créé la portée, constituée de cinq lignes horizontales auxquelles peuvent s’ajouter d’autres lignes au dessous ou au dessus, selon la nécessité.

    Un autre moine, italien, Guido d'Arezzo, créé les clefs et les notes : celles-ci correspondent aux deux - ou trois - premières lettres de chaque vers de l'"Hymne à St Jean-Baptiste", procédé très ancien que l’on nomme acrologie :

    UT.QVEANT.LAXIS.

    RESONARE.FIBRIS.

    MIRA.GESTORVM.

    FAMVLI.TUORVM.

    SOLVE.POLLVTI.

    LABII.REATVM.

    Au XVI° siècle, Anselme de Flandres propose d'adopter les initiales du vers suivant, "SANCTE.IOHANNIS.", qui font SI.

    En 1673, l'italien Bononcini propose de remplacer la première note, UT, par DO. Au siècle suivant, l’italien Jean-Baptiste Lulli obtient que l'on joue "textuellement" les partitions...

    LA TABLATURE

    Les tablatures existaient simultanément avec le solfège, mais leur usage est tombé en désuétude avec l’essor de celui-ci.

    On pense que les premières d'entres-elles firent leur apparition en Espagne au XVème siècle, pour le luth, la vihuéla, etc. Elles sont restées très utilisées dans les musiques de tradition, car elles offrent l'avantage d'une lecture immédiate sur l'instrument, les positions indiquées donnant le caractère et le style spécifiques du jeu populaire. La lecture d'une tablature est très simple, mais n'est qu'un rappel des positions - dans le cas du charango notamment -, afin que l'instrumentiste ne perde pas le fil traditionnel de la transmission musicale folklorique : l'écoute.

    SA LECTURE

    Les cinq lignes horizontales dessinées représentent les cinq faisceaux de cordes du charango (ligne = corde) dont les notes sont,  de bas en haut ;

    SOL    DO    MI    LA    MI 

    La lecture s'effectue de gauche à droite.

    Un chiffre placé sur une ligne indique le numéro de la case où doit  s'appuyer le doigt de la main gauche lorsque l’on est droitier (numéro = case).

    Les cases se numérotent à partir du sillet vers le chevalet.

    Le zéro (- 0 -) signifie que la corde doit être jouée à vide.

    Dans la mesure du possible, utilisez pour la main gauche le doigté le plus rationnel, ou le plus efficace (un doigt par case, etc.).

    Deux numéros superposés, deux notes donc, réuni(e)s par un trait vertical, se jouent simultanément, c'est du contrepoint.

    Plus de deux notes superposées indiquent un accord ; on entre dans l'harmonie et, quelquefois, dans le jeu rythmique.

    LES GAMMES

    Nous nous abstiendrons d'expliquer ici l'origine des gammes, car nous nous sommes limités à la musique pratique  concernant le jeu au charango.

    Cependant, nous vous encourageons vivement à vous documenter sur ce passionnant domaine.

    LES GAMMES SONT DES STRUCTURES

    constituées de séries ascendantes ou descendantes de sons disposés à des intervalles convenus.  Elles portent le nom de la  note qui les commencent ( Ex. : La gamme de DO est la gamme dont la première note est DO. Si une gamme commence par la note SOLb, cette gamme est dite gamme de SOLb, etc.). Cette note est appelée la "Fondamentale" de cette gamme, et aussi, "premier degré".

    Nous commencerons par la gamme la plus connue :

    LA GAMME DIATONIQUE MAJEURE DE DO

    Elle est constituée de SEPT notes dont la première sera le premier degré, la deuxième  le deuxième degré, la troisième le troisième degré, et ainsi jusqu'au septième degré...

    La voici :

    DO        RÉ        MI      FA      SOL      LA      SI

    Il faut la connaître par cœur, de DO à SI (gamme ascendante) et de SI à DO (gamme descendante), car c'est la plus répandue et qu'elle nous servira de référence constante.

    Elle provient d'une gamme constituée de DOUZE notes, la plus grande de toutes les gammes, dont elles sont toutes issues

    LA GAMME CHROMATIQUE,

    qui contient toutes les notes et leurs altérations.

    LES ALTÉRATIONS

    Elles sont au nombre de deux :

    •  le Dièse ( # ), qui fait monter la note d'un demi-ton
    •  et le Bémol ( b) qui la fait descendre d'un demi-ton...
    • ·

    Comme entre certaines notes il y a deux demi-tons et qu'entre certaines autres il n'y en a qu'un, il faut bien les connaître...

    Pour cela, il existe un moyen mnémotechnique aussi simple qu’efficace :

    Dans notre gamme de référence, la gamme de DO, les notes en "I" (MI et SI) sont suivies d'un seul demi-ton. Ou encore : les notes du troisième et du septième degré de la gamme chromatique sont suivies d'un demi-ton... Ce qui n'est pas  explicite du premier coup, mais très simple à comprendre.

    La gamme chromatique est ainsi constituée :

    DO       RÉ      MI -  FA     SOL      LA       SI  -  DO

         DO#     RÉ#            FA #    SOL#  LA#

         REb      MIb             SOLb    LAb     SIb

    Ce qui veut dire qu'il y a deux demi-tons entre DO et RÉ, RÉ et MI, FA et SOL, SOL et LA, LA et SI, mais un seul entre MI et FA et SI et DO, comme dit précédemment.

    Ainsi pourrons-nous faire une différence entre un demi-ton chromatique et un demi-ton diatonique : le premier va de DO à DO #, par exemple, et l'autre de MI à FA : le premier comporte une note altérée, le second n'en comporte pas, bien que l'intervalle soit de même dimension.

    Il faut noter que l'on doit considérer DO # et RÉb comme une seule et même note.

    Idem pour RÉ # et MIb, etc.

    Si vous voyez un tiret entre SI et le deuxième DO, où l'intervalle est d'un demi-ton chromatique, c'est qu'effectivement nous avons entamé - avec ce deuxième DO - une deuxième gamme...  de DO ! Nous sommes passés à l’octave supérieure.

    On le voit donc clairement :

    LA GAMME CHROMATIQUE EST COMPOSÉE DES SEPT NOTES

    DE LA GAMME DIATONIQUE AUXQUELLES S'AJOUTENT LES CINQ D'ENTRES-ELLES QUI SONT ALTÉRÉES.

    Par ailleurs, on a noté que les troisième et  septième degrés de la gamme chromatique ne sont pas suivis de dièses.

    CETTE GAMME DOIT ÊTRE APPRISE PAR COEUR,

    ASCENDANTE ET DESCENDANTE

    LA GAMME PENTATONIQUE

    Comme son nom (grec) l'indique, elle est composée de cinq notes.

    C'était  la gamme la plus utilisée dans l'ancien empire Inca, et les flûtes de Pan appelées "Antara" au Pérou sont encore constituées sur cette gamme.

    Savoir que tel thème musical est composé sur une gamme pentatonique permet quelquefois de juger de son ancienneté et éventuellement de son authenticité.

    LES INTERVALLES

    On appelle INTERVALLE la distance entre deux notes.

    Chaque intervalle est qualifié, c'est-à-dire qu'il recèle une saveur musicale spécifique, et porte un nom...

    TABLEAU DES INTERVALLES

    Nombre de demi-tons                       Nom de  l'intervalle

    de l'intervalle

    AUCUN                                                         UNISSON

    UN                                                          SECONDE MINEURE

                                                               (ou mieux : dissonance)

    DEUX                                                     SECONDE MAJEURE

    TROIS                                                    TIERCE MINEURE

    QUATRE                                                TIERCE MAJEURE   

    CINQ                                                             QUARTE

    SIX                                                        QUINTE DIMINUÉE

    SEPT                                                          QUINTE JUSTE

    HUIT                                                     QUINTE AUGMENTÉE

    NEUF                                                                SIXTE

    DIX                                                        SEPTIÈME MINEURE

    ONZE                                                   SEPTIÈME MAJEURE

    DOUZE                                                  OCTAVE

    TREIZE                                                       ONZIÈME MINEURE

    QUATORZE                                                 ONZIÈME MAJEURE

    QUINZE                

    THÉORIE DES ACCORDS

    Un ACCORD est composé d'un minimum de TROIS notes, il sert à l'accompagnement. Son nom est fonction des notes qui le constituent.

     

     

     

     

     

     

     


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